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Le Rove se souvient

Le Rove se souvient

« Le travail de mémoire ramène à l’essentiel, du sens de la portée de la citoyenneté, à ses devoirs, miroirs de droit. »

La cérémonie du 11 novembre a attiré un grand nombre de rovenains, habitants et associations réunis autour du maire Georges Rosso et des élus. Rassemblés devant la mairie, le cortège s’est rendu jusqu’au cimetière communal. C’est sous les airs de « Ma France » de Jean Ferrat que le cortège est arrivé devant le monument aux morts. Après le dépôt des gerbes, Georges Rosso a fait une allocution pleine d’émotion et de force.

DISCOURS DE GEORGES ROSSO, MAIRE DU ROVE

DEVANT LE MONUMENT AUX MORTS LE 11 NOVEMBRE 2016

 

"Mesdames, Messieurs les élus,

Mesdames, messieurs,

Il est des évènements que le temps efface des mémoires.

Il en est d’autres qui, par-delà les années continuent d’imprimer leur marque dans les esprits des survivants en même temps qu’ils continuent d’interroger les générations suivantes.

La guerre de 14-18 fait évidemment parti des évènements ineffaçables qui sortent du souvenir pour entrer dans l’Histoire.

Si nous continuons à célébrer le 11 novembre, c’est parce que l’Armistice signée ce jour de 1918, dans la clairière de Rotonde, mettait fin pour la France à ce qui demeure pour nous le plus sanglant épisode du siècle dernier.

Dans cette guerre, la mort fut distribuée à des doses industrielles. Douze millions d’hommes, de toutes nationalités, disparurent.

La France pour sa part, déplorait 1 million 400 milles tués, 74 000 invalides, et 3 millions de blessés.

Ces chiffres bruts, si éloquents soient-ils, ne traduisent qu’imparfaitement l’ampleur du désastre national.

Sur 36 000 communes que comptait déjà la France en 1918, seulement une quinzaine n’eurent pas besoin d’ériger un monument aux morts.

Dans cette guerre, celui qui était mort dans la tranchée à l’arme blanche, fauché en pleine jeunesse, laissait souvent derrière lui une veuve et un orphelin.

Tous ceux qui ont été arraché à leur champ, à leur atelier, à leur boutique, à leur bureau, et qui n’ont jamais revu les leurs, tous ces jeunes gens qui sont morts dans la fièvre de leur jeunesse, tant il est vrai que la guerre frappe souvent les plus jeunes.

A cette boucherie mondiale qui devait être la dernière lui ont succédé la guerre de 39-45, avec ses 55 millions de morts et toutes les guerres coloniales que notre pays a connues.

Aujourd’hui la guerre est présente un peu partout dans le monde.

A cela s’ajoute des dizaines de milliers de réfugiés, chassés par les intégristes qui commettent les crimes les plus abominables.

Dans cette terreur semée par le terrorisme, notre pays a déjà payé un lourd tribu.

A ces guerres de Libération où l’on connaissait ses ennemis, aujourd’hui ont succédé les guerres économiques où l’argent joue le rôle principal.

L’injustice sociale en France, comme en Europe, le racisme et le manque d’éducation entraînent des révoltes sociales qui se font aveuglément et pas toujours contre les vrais responsables.

En ces temps dominés par l’individualisme, le rejet de l’autre, un affaissement des valeurs de la République qui facilite la banalisation de l’extrême-droite qui gangrène notre société, il est important que la commune reste un modèle du bien vivre ensemble.

Dans la perspective des échéances électorales de 2017, présidentielles et législatives, la France qui souffre socialement a un rôle à tenir pour faire de ce 21ème siècle un siècle de Paix, de démocratie, de progrès et de justice sociale.

Pour se faire, elle doit mettre en œuvre de multiples résolutions et engagements ; tout d’abord, être exigeante, exemplaire pour elle-même : le travail de mémoire nous impose de ne jamais oublier le rôle de collaboration avec l’ennemi joué par l’extrême droite pendant la guerre de 39-45.

Il nous faut s’attaquer aux lois libérales qui écrasent le peuple ; ces lois qui aggravent la précarité ; qui font que la vie est de plus en plus chère, que la retraite est de plus en plus reculé, que l’avenir est de plus en plus incertain.

Le résultat de l’élection présidentielle aux Etats-Unis avec la victoire de TRUMP ne va pas dans ce sens et nous inquiète énormément.

Le travail de mémoire ramène à l’essentiel, du sens de la portée de la citoyenneté, à ses devoirs, miroirs de droit.

En nous inclinant devant notre monument aux morts, c’est à toutes ces grandes ombres que nous songeons avec reconnaissance et tristesse.

En même temps, cette commémoration nous donne la mesure de la tâche qui nous incombe aujourd’hui pour construire sur leur sacrifice une France, une Europe de Paix, de Liberté et de justice sociale."

FIN DU DISCOURS

(Minute de silence)

 

 

La cérémonie s’est ponctuée par « LA Marseillaise » chantée par la chorale « le cghant des collines »

  • Allocution du maire à retrouver sur le site de la mairie lerove.fr et sur facebook (le rove infos)