Les associations japonaises Hidankyo, Prix Nobel de la Paix 2024 et Gensuikyo ont entamé hier une tournée dans 18 villes de la région pour alerter sur les ravages de l’arme nucléaire.
Ils étaient hier à Marseille à la maison des associations Waldeck Rousseau à l’invitation du mouvement de la Paix où se tenait une conférence de presse en présence notamment du maire du Rove accompagné de son adjoint, Michel Bartoli et de sa directrice des services et de son directeur de cabinet.
L’occasion pour l’édile du Rove de rappeler le soutien de la municipalité du Rove qui fut la première commune à signer le traité d’interdiction des armes nucléaires.
« Le devoir de paix nous oblige.
Il nous oblige à nous souvenir, à comprendre, à agir.
Il nous oblige à transmettre à nos enfants non pas la crainte de l’autre, mais la conscience de ce que la guerre et la haine peuvent
engendrer dans nos sociétés.
Jean Jaurès, assassiné à la veille de la Première Guerre mondiale pour avoir défendu la paix, rappelait déjà, je le cite :
« Toujours votre société violente et chaotique, même quand elle veut
la paix, même quand elle est à l’état d’apparent repos, porte en elle la guerre, comme la nuée dormante porte l’orage. »
Ces mots, prononcés en 1895 il y a 130 ans, résonnent aujourd’hui avec une force saisissante. Ils nous rappellent que la paix n’est jamais acquise.
Au Rove, nous portons ce message avec conviction.
Notre commune s’est toujours inscrite dans une culture de paix et de fraternité.
A l’initiative de Georges Rosso, nous avons été l’une des premières communes de France, lors de la séance du conseil municipal du 26 septembre 2019, à signer le Traité d’interdiction des armes nucléaires, le TIAN. Un acte à la fois symbolique, politique et
profondément moral.
J’avais moi-même soutenu avec force cette démarche auprès de Georges.
Cette signature intervenait quelques semaines avant la réception à Marseille de l’ONG japonaise Peace Boat et de son navire éponyme, à bord duquel se trouvait Mme SAKASHITA Noriko, hibakusha, témoin direct
de la bombe atomique lancée sur Hiroshima.
Aujourd’hui, la municipalité du Rove poursuit pleinement cet engagement.
Pour ma part, j’ai toujours participé depuis de très longues années aux manifestations et aux initiatives du Mouvement de la Paix, en tant que militant, en tant qu’élu, et aujourd’hui en tant que maire.
J’estime qu’il est de notre devoir, en tant qu’élu de la République, d’affirmer le droit fondamental des populations à vivre dans un monde libéré de la menace nucléaire.
Quelle que soit la cause que nous défendons, nous le faisons avec une énergie et une détermination commune. Lorsque nous sommes convaincus que notre engagement est juste, nous sommes sur le bon chemin.
Car l’horreur est au quotidien. Les guerres s’enchaînent à travers le monde.
Elles changent de forme, de continent, de langage, mais elles continuent de semer la mort, la misère, la haine.
Les morts civils ont depuis longtemps dépassé les morts de soldats.
Les bombardements visent désormais des écoles, des hôpitaux, des habitations, des villes entières.
Nous vivons aujourd’hui des Guernica à l’échelle mondiale.
Les va-t-en-guerre dominent trop souvent les puissances, et les peuples, eux, continuent de payer le prix du sang.
Pour combien de temps ?
Aussi, je m'associe pleinement à la déclaration de Fabien Roussel, maire de Saint-Amand-les-Eaux qui a déclaré "51 000 monuments aux morts dans nos communes, ce n'est pas assez ? Oui àla défense nationale mais non aux discours va-t'en-guerre inssuportables" en réaction aux propos du chef d'état major des armées qui s'était adressé aux maires en déclarant que la France devait "accepter de perdre ses enfants". Ce n'est pas supportable.
Puis lorsque les médias eux-mêmes sont concentrés entre les mains de quelques milliardaires d’extrême droite, lorsque l’information devient instrument de pouvoir au service d’intérêts idéologiques, c’est la démocratie tout entière qui vacille.
Car la désinformation, la manipulation, la peur, sont les armes modernes d’une guerre contre la raison, contre la solidarité, contre
l’humanité.
Face à cela, notre devoir de mémoire n’est pas seulement de nous souvenir, mais de résister.
Comme l’ont fait avec courage et avec honneur nos ainés.
Résister à la haine, résister au mensonge, résister à toutes les idéologies qui font de l’autre un ennemi.
Car la paix ne se construit pas sans justice, ni sans fraternité.
C’est pourquoi il est essentiel que des voix comme les vôtres — celles du Mouvement de la Paix, d’ICAN France, des élus et des militants associatifs — portent haut et fort le message de la paix, afin que notre société retrouve un peu de son humanité.
Je tenais à être présent aujourd’hui pour vous livrer ces quelques mots et apporter mon modeste témoignage à cette noble cause.
Je remercie les organisateurs de leur invitation.
Soyez assurés de mon soutien inlassable, ainsi que de celui de la municipalité du Rove, dans les actions que vous menez pour la paix,
pour le respect des droits humains et pour la protection de notre environnement. » Paul Sabatino.
Le Rove

















