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Une foule et une émotion immense aux obsèques de Georges ROSSO

La famille de M. Georges ROSSO, son épouse Viviane, sa fille Evelyne, ses petits-enfants et arrières petits-enfants, ses proches ainsi que le maire Paul SABATINO et le conseil municipal du Rove tiennent à chaleureusement remercier toutes les personnes, les élus, les autorités, les maires et parlementaires, les représentants du monde institutionnel, économique et associatif ainsi que toutes les Rovenaines et les Rovenains mais aussi les populations amies de l’ensemble des communes des Bouches-du-Rhône pour leur soutien, leurs innombrables messages de condoléances et toutes les marques d’affection témoignées suite à la disparition de Georges ROSSO.
 
Samedi matin, plus de 1200 personnes ont assisté aux obsèques de Georges ROSSO, maire honoraire du Rove, au cours d’une cérémonie exceptionnelle à la hauteur de l’homme qu’il a été. La cérémonie civile a démarré par un hommage républicain au sein du gymnase où l’émotion était vive au moment de l’arrivée du cercueil et de l’usage protocolaire le recouvrant d’un drap tricolore, de sa Légion d’honneur et de son écharpe de maire. L’émotion est montée d’un cran pendant les allocutions de Paul SABATINO, maire (à retrouver dans son intégralité ci-après), de Georges CRISTIANI, président de l’Union des maires des Bouches-du-Rhône, de Martine VASSAL, présidente du conseil départemental des Bouches-du-Rhône, présidente de la métropole Aix-Marseille Provence, de Jérémy BACCHI, Sénateur des Bouches du Rhône, secrétaire départemental du parti communiste français, et pour terminer de ses petits-enfants Francky, Elena et Sylvie.
De nombreuses autorités et personnalités, Monsieur le Sous-préfet d’Istres, Christophe BORGUS, les sénatrices Marie-Arlette CARLOTTI et Mireille JOUVE, de nombreux parlementaires, maires et élus du département et de la région, étaient présents au côté de la famille, des élus du conseil municipal, du personnel et de toute la population.
Après l’hommage républicain et le recueillement de sa famille autour du cercueil, l’immense foule a accompagné l’édile du Rove dans un cortège impressionnant jusque devant la mairie. Les élus rassemblés en haie d’honneur autour du cercueil ont accueilli la population et la famille dans un moment de communion chargée en émotion avant l’inhumation au cimetière communal.
 
"Georges ROSSO, maire du Rove pendant 44 ans, Vice-président de la Métropole Aix- Marseille Provence, qui a siégé pendant 54 ans au conseil municipal, nous a quitté dans la nuit du 5 mai dans son sommeil.
La disparition d’un maire est toujours un évènement marquant dans la vie d’un village ou d’une ville.
Au Rove, ce moment prend une dimension tout à fait exceptionnelle à la hauteur de l’homme à qui nous rendons un hommage républicain aujourd’hui.
Dans cette même salle où en 2008 il avait reçu les honneurs de la République en étant décoré des insignes de chevalier de la légion d’honneur des mains du maire de Marseille.
La photo du portrait posé devant son cercueil a été prise ce jour-là.
Aujourd’hui, Le Rove est en deuil.
Les drapeaux de la mairie en berne.
Depuis l’annonce de sa disparition, c’est la consternation. Nous sommes tous abattus.
Les messages de condoléances, de soutien, d’affection, de reconnaissance affluent par centaines.
L’émotion est vive, pour sa famille, dans le village et pour toutes les Rovenaines et les Rovenains, du plus grand au plus petit. Elle est vive aussi dans toutes les institutions et dans tous les organismes dans lesquels il a siégé représentés ce matin.
Difficile de contenir ses larmes et son émotion tant l’affection que nous lui portions était grande.
Ce matin, nous sommes tous unis dans la douleur de sa disparition soudaine.
Dans sa dernière lettre du maire adressée à la population il y a quelques semaines il disait aux Rovenaines et aux Rovenains « Nous avons une histoire en commun. Nous avons Le Rove en commun ».
Au nom de sa famille, du conseil municipal et du personnel communal, je voudrais avant tout remercier toutes les Rovenaines et les Rovenains pour leur présence et pour leur soutien, remercier toutes les personnalités et les autorités, monsieur le sous-préfet d’Istres, monsieur le président de région, madame la présidente de la métropole et du département, monsieur le président de l’union des maires,
mesdames les sénatrices, messieurs les sénateurs ainsi que les nombreuses et nombreux maires, élus et parlementaires du département, remercier tous les habitants, les militants et camarades du parti
communiste français de la section du Rove et les personnels et bénévoles du monde associatif,
économique et institutionnel.
Georges a un parcours et une vie digne d’un roman.
Né à Marseille, il est le quatrième d’une famille modeste de 7 enfants.
C’est un enfant de la guerre qui a eu faim pendant 4 ans. Il a connu le fascisme et l’extrême droite française.
Sa mère qui fut violentée par des fascistes français a été défendu par un militant communiste espagnol.
Cet évènement a marqué le début de son engagement militant au sein du parti communiste français.
Ces valeurs de justice, de fraternité et de solidarité ont toujours été au cœur de toutes les décisions qu’il prendra par la suite.
C’était un travailleur infatigable avec une soif inlassable d’apprendre. D’abord en tant que saxophoniste, instrument qu’il commença à étudier à seize ans. Il poursuivit ses études
musicales, d’abord au conservatoire de Marseille, puis à celui de Toulon. Il obtint successivement un 1er prix de solfège, puis un prix d’harmonie, ainsi que le 1er prix au concours de virtuosité à Toulon en classe de saxophone. Devenu musicien professionnel, il joua dans les plus grands orchestres de jazz et de variétés de la région jusqu’en 1981.
Il adorait le jazz et Laura de Charlie Parker, qui accompagnait son entrée ici, était son morceau préféré.
La légende dit, lorsqu' il décida d'arrêter la musique, qu'il a jeté ses instruments et ses partitions dans le Vieux Port de Marseille car il estimait que jouer moins baissait son niveau et ce n’était pas envisageable pour le perfectionniste qu’il était.
En 1955, Georges Rosso entre à la Poste Colbert à Marseille et adhère à la CGT.
C’était un dirigeant syndical de la poste, respecté avec un sens des responsabilités aigu toujours à l’écoute des salariés. Il était capable de mettre en grève plus de 1000 personnes en montant sur la table selon l’expression consacrée en haranguant du cri « Allez, on y va ».
En 1958, il adhère au PCF et cela le conduit là aussi à être en première ligne de toutes les luttes et de toutes les batailles pour défendre les services publics jusqu’à son dernier souffle.
En 1971, lorsqu’il vient habiter au Rove, Étienne Mathieu, maire depuis 1965 parvint à le convaincre de rentrer au conseil municipal en lui disant que cela l’occuperait seulement deux réunions par an.
En réalité, il s’y impliqua avec l’ardeur qu’on lui connait dans l’action sociale.
En 1977, il devint 2e adjoint mais en cours de mandat, le maire tomba malade et c’est Georges Rosso qui en leader naturel le remplaça en décembre 1981.
Il fut ensuite élu maire en 1983 puis réélu dès le premier tour lors de tous les scrutins jusqu’au mandat en cours.
Dès ses premiers mandats électifs, il s’est engagé dans la protection de l’environnement qui a été son premier combat pour préserver les espaces naturels de la commune du Rove contre la pression de l’urbanisation.
Il a ainsi été au cœur de la lutte contre le projet immobilier Amerove qui prévoyait la construction dans nos collines d’une cité balnéaire de 65000 habitants.
Au terme d’une longue bataille contre la finance avec ses camarades il réussit à faire échouer ce projet.
Et c’est lui qui a eu l’ingénieuse initiative de conclure l’acquisition du massif par le Conservatoire du littoral dont nous célébrons cette année le 50ème anniversaire. Grâce à son action, 87% du territoire est en site classé.
Il disait que la défense de l’environnement est un combat permanent. C’est ce qu’il a rappelé il y a une quinzaine de jours à la conférence de la Cabro d’Or organisée dans le cadre des 190 ans de la commune et qui fut une de ses dernières apparitions publiques.
En 1983 il fut à l’origine avec notre ami Georges Cristiani de la création du parc régional marin de la Cote Bleue.
Ce syndicat mixte jouit d’une forme de gouvernance assez exceptionnelle. Chaque maire de la côte bleue est à tour de rôle annuel président.
Ce Parc Marin a le soutien du département et de la région. Il est la 39ème aire marine protégée mondiale par "l’union internationale pour la conservation de la nature" pour la défense de l'herbier de posidonie.
Mais ce qu’il l’a rendu le plus fier c’est de créer les classes de mer en 1984 qui ont permises à des centaines de jeunes écolières et écoliers Rovenains de découvrir le milieu marin et terrestre et faire chaque année leur baptême de plongée.
Autre fierté, la protection du pastoralisme avec la réintroduction de la chèvre du Rove dans son élément naturel, et son combat au côté des producteurs pour l’obtention pour la brousse du Rove de l'AOP, seule AOP fromagère de notre département.
Défendre la terre, le littoral mais aussi le ciel.
C’est le combat qu’il mené avec acharnement contre les nuisances aériennes qui restent plus que jamais d’actualité et que nous allons tous ensemble poursuivre. Je lui en ai fait le serment.
Georges ROSSO était un bâtisseur et un précurseur.
Pendant 42 ans comme maire-adjoint, j'ai eu l'honneur de travailler avec lui mais aussi de partager son amour pour notre village et ses habitants adultes et enfants.
Ensemble, avec les différentes équipes municipales successives nous avons relevé d’importants défis, mais
toujours avec la volonté de servir l'intérêt général.
Nous avons ainsi accompli de grandes réalisations pour développer et moderniser notre commune en dotant les habitants du Rove d’équipements et d’infrastructures de qualité : le groupe scolaire, la mairie, la salle des fêtes, le gymnase, le stade, la médiathèque, le boulodrome, des parkings, un boulevard urbain, une crèche, une maison de retraite, 332 logements sociaux, 90 caméras de
vidéoprotection, des zones d’activités et commerciales, la valorisation de nos calanques et de notre patrimoine
historique, pour ne citer que ces exemples.
Avec lui, nous avons créé un village animé où les activités sont nombreuses pour toutes les tranches d’âges de la population.
Comme au comité des fêtes et à l’Omas avec son épouse Viviane maire-adjointe, militante, travailleuse infatigable et cheville ouvrière de ses animations.
De nombreuses générations ont été plus que gâtées et ont pu s’épanouir dans toutes les activités offertes par la municipalité, les boums, les sorties à la neige, en classe de mer, à Portaventura et j’en passe.
La jeunesse était une de ses priorités.
C’est pour toutes ces raisons que je viens d’énumérer depuis le début de mon propos, qu’il a été un maire engagé pour défendre l’autonomie communale lorsqu’elle a été menacée.
Son slogan était « touche pas à ma commune ».
Ce qui l’a conduit a occupé des responsabilités importantes au CDG ou la métropole où il a été vice-président sous la mandature de Jean Claude Gaudin puis de Martine Vassal.
Je sais, chère Martine votre attachement aux communes et votre affection à Georges.
Comme je l’ai déclaré lors du conseil municipal du 10 mars dernier, je voudrais encore le saluer pour sa grande élégance manifestée à mon égard.
Je me suis engagé à poursuivre son œuvre avec humilité et détermination.
Je succède à un homme qui a marqué l'histoire de notre village.
Je ne pourrai jamais le remplacer, mais je m'efforcerai d'être à la hauteur de sa confiance.
A la mairie dans le bureau de Georges, il n’y a jamais eu une photo du Président de la République.
Une des photos qui trônait sur les murs était celle de ses petits-enfants. Ils vous aimaient plus que tout et vous étiez toujours présents à ses côtés.
Il y avait aussi une peinture de Nelson Mandela sur laquelle était inscrit un proverbe africain " Là où l’on s’aime il ne fait jamais nuit".
Quand il arrivait dans la cour de l’école, les enfants criaient d’une seule voix « monsieur le maire » et couraient par dizaines vers lui pour le saluer.
J’en étais un peu jaloux mais chaque fois tellement admiratif.
Il leur avait écrit personnellement une lettre avant la
passation.
Jo, tu m’as dit surtout deux choses : Que tu ne voulais rien d’autre comme épitaphe que
« à mon camarade Georges ».
Et aussi "je ne suis pas un maire communiste mais un communiste maire".
Jérémy, Georges a toujours été d'une grande fidélité à notre parti et oui vraiment c'était un communiste maire mais son parti c'était surtout la population du Rove.
Georges, je te fais le serment, que je ferai, que nous ferons tout avec les élus du conseil municipal, et avec le soutien de toute la population et du personnel communal, pour être digne de toi.
A Viviane son épouse,
A Evelyne, sa fille et à Franck, son beau-fils,
A Sylvie, Francky, Elena, Charlie, Matthis, Tom
ses petits-enfants
A Louna, Timeo, Agathe, Gaël et Roméo
ses arrières petits-enfants,
A tous ses proches
Je voudrais au nom du conseil municipal, vous exprimer nos plus vives condoléances et tout notre soutien.
Je voudrais aussi témoigner à Sonia la DGS et à Thierry, directeur de cabinet, dont je connais la tristesse de ce moment, ma profonde amitié pour le travail réalisé avec lui et à réaliser avec moi.
Enfin, je vais proposer au prochain conseil municipal, si la famille est d'accord, de nommer la place de la mairie Georges ROSSO.
Ce qui permettra que son nom reste gravé dans la mémoire des habitantes et des habitants.
Je vais également proposer au conseil municipal de désigner Georges ROSSO, citoyen d'honneur de la ville du Rove.
Il deviendra ainsi le troisième citoyen d’honneur du Rove après Nelson MANDELA et le père Jean MENNESSON avec qui il partageait les mêmes valeurs d’humanité et de Paix.
Merci Georges,
Merci mon camarade Jo,
Repose en paix."
 
Discours de Paul SABATINO, Maire du Rove
Obsèques de Georges ROSSO, 10 mai 2025, Gymnase du Rove
Cérémonie civile et hommage républicain
 
crédits photos : Mohammed EL Hamzaoui, Jean Pierre Peretti, Maritima, Mairie du Rove